Carnet d’un étudiant dans les terres du Maghreb
J’ouvre ce petit carnet pour vous relater les chroniques. Que dis-je ? L’histoire d’un étudiant qui quitte son pays vers une terre inconnue où il sera dorénavant confronté à une société dont les réalités diffèrent de sa condition originelle.
Pour ce faire, lançons-nous dans la découverte d’ACADEMIA. Savez-vous nager ? Vous rappelez-vous de la première fois où vous avez tenté cette expérience ? Si jamais vous ne l’avez fait, trouvez vous une plage à l’eau peu profonde près de chez vous, bravez vos craintes et plongez dans cet univers, alors vous comprendrez sûrement le ressenti que l’on éprouve lorsque, pour la première fois, vous pénétrez un monde différent de votre environnement habituel.
Parlant de mon arrivée, l’une de mes premières peurs a été celle des plus légitimes, la peur de l’inconnu, la peur de l’inattendu.
Déjà, ma toute première expérience, datant du 29 O2019 dans ce pays (le Maroc), était celle d’être complètement perdu au point de ne plus me retrouver dans les rues de la capitale au risque de passer la nuit à la belle étoile. Puis s’en sont suivis une série d’événements à la fois effrayants, intimidants et très déconcertants.
Comment ne pas parler de mes premiers jours en Faculté de Médecine ? Moi qui étais habitué à manipuler les chiffres, ma carrière va désormais basculer vers un domaine que longtemps, je n’ai cessé de fustiger. De surcroît, l’un de mes sentiments les plus atroces, ce fut celui, comme un bon étudiant, d’écouter attentivement les propos du professeur sans en saisir une once de compréhension alors que pour mes collègues, tout semblait limpide, clair et digeste.
Nul doute, le pas le plus triste à franchir dans ce périple fut celui d’être séparé pour une durée indéterminée des personnes que l’on a tant aimées, chéries pendant de si longues années. Je parle ici de ma famille, mes amis, bref, ma société.

Par ailleurs, s’il faudrait dépeindre ma vie sociale, les responsabilités n’ont fait que s’accroître, jusqu’alors, je n’en avais qu’une ou deux, voire trois à gérer, mais tout d’un coup, je me tiens devant une litanie d’occupations et, tenir en équilibre ma vie devient ainsi le besoin le plus vital. Les nuits deviennent courtes, les journées pénibles, chaque jour est un challenge à relever, et encore, si l’on est timide et introverti de caractère, notre nouvelle vie nous oblige à nous ouvrir et à tisser des relations qui souvent, peuvent s’avérer nocives.
En somme, un article, des mots ne suffiraient pas pour aborder, expliciter les défis face auxquels font face tous ces étudiants dès lors qu’ils quittent leur sein familial. Tellement de choses à gérer : sa vie financière, sociale, académique, sanitaire, familiale, voire même les barrières de la langue. Pourtant, d’une chose je suis sûr : les défis de la vie n’ont pas été faits pour nous détruire mais pour nous rendre plus forts.
« On n’étouffe de broderie une étoffe de valeur que pour cacher une tache malencontreuse »
Mostafa Fikri
C’est avec la simplicité de votre personnalité que vous braverez les défis de votre vie.
Justia Bualuti
Quitter son pays ne veut pas dire l’oublier, se défaire de sa culture, de son éducation ou abandonner ses origines. Un proverbe africain dit : « un homme sans culture ressemble à un zèbre sans rayure. » Découvrir de nouvelles cultures étend votre perspective de la vie, votre vision du monde mais ne vous détache pas de vos racines.
ACADEMIA s’adresse aussi à ce jeune Africain dont le cœur bat pour son pays, désirant ardemment le changement dans sa Patrie : il ne s’agit pas d’attendre demain pour agir, seul aujourd’hui est à notre portée.
Une plume seule suffit pour écrire une histoire, saisis la tienne et écris l’histoire que tu veux raconter demain.
Justia Bualuti
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